Mise en place de partenariats pour le soutien de jeunes en phobie sociale, 2020-2021
L’un des objectifs principaux fixé par l’association en 2020-2021 est le développement des partenariats et collaborations. Malgré les difficultés de la crise sanitaire, certains de nos projets sont en phase d’être concrétisés, et de nouvelles pistes sont en train d’être explorées. Nous souhaitons améliorer le quotidien de nos bénéficiaires souffrant de phobie sociale et mettons tout en œuvre pour atteindre nos buts en cette fin d’année scolaire. La rentrée 2021-2022 sera placée, nous l’espérons, sous le signe de la nouveauté !
Les mairies et accueil jeunes en IEF
Une main tendue pour les jeunes en phobie sociale.
Depuis sa création, l’association souhaite travailler directement avec les mairies locales. Ce sont des acteurs primordiaux dans la vie des familles, que cela soit dans les démarches et le suivi en IEF, mais aussi dans l’animation et dans l’accueil de tout enfant. De ce fait, nous pensons qu’ils peuvent être un intermédiaire auprès des jeunes en phobie sociale, pour nous permettre de mettre en place un coaching à distance. Notre partenariat permettrait de rétablir un lien social et soutenir le projet scolaire de chacun.
Nous avons ainsi commencé un travail de repérage des collectivités déjà investies auprès de jeunes en décrochage scolaire et/ou en situation de handicap. Nous planifions, d’ici la fin de l’année, nos premières prises de contact et discussions avec les mairies.
Rencontre entre personnes âgées et jeunes en phobie sociale
Solidarité
Convaincus de la richesse des échanges intergénérationnels, nous souhaitons développer des relations entre nos jeunes et des personnes du troisième âge.
Au quotidien, nous observons sur la structure les bénéfices d’associer des jeunes de différentes tranches d’âge sur les activités. Nos adhérents présentent pour la plupart des difficultés relationnelles avec leurs pairs. Ce fonctionnement collaboratif, ancré dans nos valeurs, développe l’esprit d’entraide et favorise la socialisation. Nous espérons ainsi aller encore plus loin dans l’exploration de cette dynamique d’âge, tout en renforçant nos contacts avec des acteurs locaux.
Nous travaillons actuellement sur une première prise de contact avec des EHPAD et les clubs du troisième âge des mairies de quartiers.
Nous sommes conscients de la nécessité de créer aujourd’hui des liens intergénérationnels et des bénéfices que cela apporterait à nos jeunes en phobie sociale.
Jardin partagé
Maraîchage : meilleure cohésion pour des jeunes en phobie sociale ?
Nous aimerions que ces relations avec des personnes âgées prennent la forme d’activités collectives telles que du jardinage. Un tel projet correspond parfaitement à de nombreuses valeurs de l’association : atelier en extérieur, activité physique, sensibilisation à l’environnement, entraide, partage.
Nous essayons donc de prendre contact avec des jardins partagés qui seraient prêts à accueillir des jeunes en situation de phobie sociale et collaborer avec nous sur ce noble projet nous tenant à cœur. Nous espérons que cela soit mis en place pour la rentrée 2021-2022.
Boutik Collaborative
Protection de l’environnement
Toujours dans la même optique, nous avons la chance de lancer une collaboration avec une association intervenant dans le domaine de l’ESS (Economie Sociale et Solidaire) située à Portet-sur-Garonne, La Boutik Collaborative KSK.
Toutes deux bénéficiaires du Parcours ADRESS à nos débuts, nous partageons des valeurs communes et souhaitons agir et sensibiliser sur les mêmes problématiques. Nos deux associations sont nées de deux histoires familiales, l’une concernant la pollution de l’industrie textile et l’autre sur l’isolement des jeunes en phobie sociale.
La fondatrice de l’association KSK, Sabrina Marquis, s’est sensibilisée sur la surconsommation du textile et son impact environnemental grâce à son expérience de maman : “Tout a commencé dans une salle à manger : pendant un an et demi, la salle à manger de Sabrina s’est transformée en ‘p’tite boutique maison’ pour recueillir des centaines de vêtements et les intégrer dans un cercle de distribution collective.” Suite à cela, elle se lance dans l’aventure associative en fondant La Boutik Collaborative KSK en 2017 et s’entoure alors d’une équipe de bénévoles et de familles adhérentes engagées pour la planète ! Voici comment elle présente son action :
- Valoriser le réemploi de vêtements en créant un vivier de consommation collective
- Privilégier la dimension environnementale et le développement durable au quotidien
- Lutter contre le gaspillage
- Favoriser le lien social entre les familles et les échanges à l’échelle locale
- Éveiller les consciences sur les impacts environnementaux de l’industrie textile
- Susciter des nouveaux modes de consommation plus solidaires et éco-responsables
- Développer une activité portant les valeurs de l’ESS et générer de l’emploi localement
(A découvrir sur leur site internet: http://www.associationksk.com/p/accueil.html)
Du 22 au 26 mars 2021, L’ESPR, L’Economie Sociale Partenaire de l’Ecole de la République, organise une semaine thématique afin d’encourager la promotion de l’ESS dans des établissements scolaires et structures associatives. Quelle meilleure occasion pour inaugurer cette nouvelle collaboration ?
Trois événements sont prévus au local de notre association, s’adressant autant aux bénéficiaires de l’accueil jeune l’Escale des Mô qu’aux élèves du primaire de l’école Cours Didascalies. Tout d’abord, l’équipe KSK intervient pour animer un théâtre kamishibaï en image “Titi le t-shirt” retraçant la vie d’un tee-shirt, de sa fabrication à son arrivée entre nos mains. Ensuite, une activité manuelle est organisée pour fabriquer des éponges tawashi à base de chutes de tissus. Enfin, nous sollicitons nos familles bénéficiaires pour une collecte de vêtements destinés à la boutique KSK.
Cette collaboration renforce notre volonté de sensibiliser les jeunes à la protection de l’environnement.
Nous prévoyons également, pendant cette même semaine de l’ESS, un jeu de rôle sur la création d’une structure ESS fictive, un atelier zéro déchet, un débat sur la solidarité.
Sport adapté pour des jeunes en phobie sociale
Rencontre avec la Fédération Française du Sport Adapté et l’association Actiphypsy
Enfin, nous avons la chance de pouvoir concrétiser un de nos partenariats dès cette année. Nous considérons qu’une activité sportive chez tout enfant et jeune adulte est nécessaire pour entretenir une bonne hygiène de vie, physique et mentale. Cependant, nous constatons que les sports et activités physiques proposées pour les personnes en situation de handicap ne sont pas adaptés pour les personnes avec troubles cognitifs et/ou en phobie sociale.
La prise en charge de ces profils est très particulière (de par la double pathologie : troubles cognitifs et phobies), et récente. De plus peu de personnes sont réellement formées à ces handicaps invisibles, et pourtant très invalidants.
Nous avons donc cherché des structures et associations sportives adaptées à notre public.
Fin 2020, nous sommes rentrés en contact avec le Comité Départemental du Sport Adapté 31, le CDSA, très présent en Haute-Garonne et dont le siège se trouve à Balma. Ils collaborent avec 30 associations différentes et comptent 1500 licenciés dans le département.
La CDSA dépend de La Fédération Française du Sport Adapté (FFSA), dirigée par Marc Truffaut et née en 1971. Aujourd’hui, elle compte 1300 clubs sur le territoire français, et plus de 15 000 pratiquants.
La FFSA s’engage pour permettre à chaque enfant et adulte en situation de handicap mental et psychique, d’explorer et d’exploiter ses capacités, quelles qu’elles soient. Nos deux associations mesurent l’importance pour tout jeune de pratiquer une activité sportive de son choix, favorisant son plaisir et sa santé.
C’est avec Claire Thiriot, conseillère technique fédérale au comité départemental du sport adapté de la Haute-Garonne, que nous avons pu échanger. Elle nous a alors mis en contact avec l’association Actiphypsy, spécialisée dans le handicap cognitif.
L’Association Sportive Actiphypsy (AS APP) a été initiée en 2013 dans le contexte d’une problématique de santé publique, celle de la sédentarité et de l’accès aux activités physiques et sportives des personnes en situation de handicap psychique notamment.
Témoignage de Ludwig Lecouedic, enseignant APA (Activité physique Adaptée) et coordinateur de projets Actiphypsy :
“Nous avons initialement développé ce projet en collaboration avec plusieurs instances : la Fédération Française du Sport Adapté (FFSA) et les Groupes d’Entraide Mutuelle (GEM). En effet, notre association s’inscrit dans un projet commun entre l’ARS Midi-Pyrénées, la FFSA et les GEM. Celui-ci a, entre autres, pour but de favoriser l’accès aux activités physiques pour les usagers des GEM.
Notre association, qui est affiliée à la FFSA, propose différentes pratiques physiques et sportives (Gymnastique douce, Tennis de Table, Badminton et randonnée pédestre) aux adhérents des GEM (Bipoles 31, Bon Pied Bon Oeil et Nomad) de la région toulousaine. Ces derniers ont pour caractéristique d’être des lieux conviviaux qui accueillent les personnes souffrant de troubles psychiques et dont une altération de santé met en difficulté l’insertion sociale.
Dans la continuité des GEM, notre travail consiste à partir des individualités et qualités de chacun, pour construire un groupe et amener l’usager vers une nouvelle santé grâce à un outil : l’activité physique. La pratique physique adaptée permet en effet à chacun de partager, d’échanger et de créer des liens tout en améliorant sa santé.
Nos objectifs sont les suivants :
– Permettre une pratique physique et sportive régulière, encadrée par des professionnels de l’activité physique adaptée
– Encourager la pratique de l’activité physique pour le plaisir et le dépassement de soi
– Favoriser l’intégration sociale en diminuant l’isolement et en favorisant les rencontres
– Lutter contre la sédentarité et la perte d’autonomie en favorisant l’acquisition ou le maintien des capacités physiques, psychologiques et cognitives
– Lutter contre la stigmatisation en informant les populations sur les maladies psychiques
Au delà de ces premières missions dédiées aux adultes en souffrance psychique, l’AS Actiphypsy développe depuis 2016, en lien avec la Ligue de Sport Adapté Occitanie et l’ASPTT de Toulouse, des prises en charges en Activités Physiques Adaptées à destination de jeunes porteurs de troubles du neurodéveloppement (Trouble du Spectre Autistique notamment). Les jeunes sont ainsi accompagnés et suivis par un professionnel qualifié aux adaptations nécessaires selon les capacités et besoins singuliers du jeune. L’accompagnement du jeune (de 3 à 20 ans) peut-être individuel ou en inclusion auprès d’un club sportif partenaire.
Pour finir, le développement de nos actions s’oriente vers différents établissements des secteurs sanitaire, médico-social et social de la pédopsychiatrie et de la psychiatrie toulousaine afin de donner sens aux parcours de soins et de vie, à travers un accompagnement hebdomadaire en Activité Physique Adaptées vecteur de santé physique et mental.”
Handicap encore méconnu, la phobie sociale paralyse les concernés dans leurs interactions sociales, provoquant chez eux une perte de confiance ainsi que beaucoup de stress. Leur quotidien est grandement impacté et nombre d’entre eux finissent par s’isoler totalement. Les loisirs extrascolaires, dont sportifs, font typiquement partie des premières activités qu’ils sont incapables d’affronter, surtout lorsqu’ils redoublent d’efforts pour continuer leur scolarité en présentiel. De plus, certains jeunes ont des difficultés avec leur image corporelle, difficulté suffisante pour abandonner l’idée de pratiquer une activité sportive.
Nous pensons donc que favoriser des moments sportifs encadrés par des personnes sensibilisées au handicap psychique pourrait permettre à nos jeunes de renforcer les liens sociaux, reprendre confiance en eux et peut-être reprendre une activité sportive extra-scolaire.
C’est pourquoi nous aimerions que notre partenariat avec la FFSA fasse ou refasse découvrir le bien-être que peut procurer le sport, autant physiquement, psychiquement que socialement. Nous avons hâte d’observer de quelle manière la pratique de nouvelles activités sportives adaptées et sécurisées pour eux agira sur leur phobie sociale.
Témoignage de Natacha, service civique à l’association Les Didascalies, en charge de la mise en place de ce partenariat :
»Bonjour les Didascalies !
A la demande de Claire et Eliane, j’ai fait des recherches pour pouvoir proposer plus d’activités sportives aux petits didas et jeunes Escale des Mô.
J’ai découvert le site de la fédération du Sport Adapté : Claire et Eliane ont trouvé l’idée du partenariat avec la FFSA intéressant.
J’ai donc envoyé un mail à la CDSA 31, le siège de la FFSA en Haute-Garonne, qui s’occupe du sport adapté à l’échelle départementale. Claire Thiriot, la conseillère technique, a répondu très rapidement en nous proposant une réunion zoom. Elle nous a orientées vers l’éducateur sportif de l’association Actiphypsy, Monsieur Ludwig Lecouedic, qui était également présent à cette réunion.
Ce temps d’échange a été très positif, le représentant de l’association du sport adapté a été très attentif aux souhaits de l’Association Les Didascalies, à l’écoute du fonctionnement des jeunes, et la manière de composer avec leur fatigabilité et leur spécificité.
Nous avons refait une réunion afin d’établir un projet sur l’année scolaire 2021/2022 et discuter d’un programme d’activités sportives en extérieur, faites par Actiphypsy ou d’autres structures sportives adaptées, sur les 5 périodes scolaires.
Nous avons également abordé la question des transports en communs, anxiogènes pour nos jeunes qui permettraient de se rendre sur les espaces sportifs. La conseillère technique fédérale, Claire Thiriot, nous a proposé, dans la mesure du possible, la mise à disposition d’un véhicule 9 places pour nous rendre sur certaines structures sportives.
Afin de se familiariser avec les jeunes et de les sensibiliser à l’activité sportive adaptée, Ludwig Lecouedic et sa stagiaire, Mathilde Gaulon, vont venir en Mai pendant un temps de balade du vendredi.
Cette rencontre va permettre aux jeunes de faire connaissance avec les éducateurs sportifs, une approche en douceur pour pouvoir par la suite commencer à pratiquer des activités sportives sous forme de petits jeux.”
Horaires accueil téléphonique
Lundi, mardi, jeudi, vendredi
de 9h00 à 18h00
Contact
Tel: 07 67 71 56 53
lesdidascalies.direction@gmail.com