L’enfant à haut potentiel et la pédagogie alternative et différenciée.
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Comme je vous en parlais dans mon article sur le burn out de l’enfant. Nos enfants sont aujourd’hui différents de par les sources d’information qu’ils ont à disposition. Imaginez alors ce qu’enfant à haut potentiel peut faire avec cette mine d’Or.
Alors attention !
Reprenons le texte du Ministère de l’éducation nationale au sujet de l’enfant à haut potentiel (DGESCO), Actes de la journée départementale EIP (11 février 2010) : « Scolariser les élèves intellectuellement précoces », page 3
Portrait d’un élève singulier
Un élève brillant n’est pas forcément précoce. Un enfant précoce n’est pas forcément un élève brillant. L’EIP se caractérise avant tout par un fonctionnement cognitif spécifique qui entraîne des particularités importantes dans les processus d’apprentissage, de compréhension, mais aussi d’attention.
Outre ces particularités dans les processus cognitifs, on peut fréquemment observer chez l’enfant à haut potentiel un décalage entre le rythme de développement psychomoteur et le développement affectif d’une part, et de l’autre le développement intellectuel (c’est ce que l’on appelle la dyssynchronie).
Attention : ce décalage n’est ni un trouble, ni une pathologie, il fait partie du développement de l’élève intellectuellement précoce.
Il existe des caractéristiques cognitives, socio-affectives et comportementales chez l’enfant à haut potentiel souvent citées dans les observations cliniques visibles pour certaines dès la petite enfance :
| Particularités cognitives |
| Accès rapide au langage oral, vocabulaire riche et varié |
| Acquisition rapide et parfois spontanée de la lecture |
| Difficultés à entrer dans l’écrit (graphisme, écriture malhabile, voire douloureuse) |
| Décalage entre la production écrite et les performances verbales |
| Grande facilité de mémorisation |
| Très bonnes capacités d’abstraction, recherche de la complexité |
| Argumentation permanente, cohérente et pertinente |
| Pensée intuitive : l’élève donne un résultat sans pouvoir l’expliquer |
| Irrégularité inexpliquée des résultats |
| Particularités socio-affectives |
| Hyperesthésie (perception exacerbée des stimuli extérieurs) |
| Fortes sensibilité et réactivité affective, hyperémotivité |
| Sens aigu de la justice, réaction vive face à l’injustice |
| Difficulté à acquérir les règles de communication en groupe |
| Besoin de sens pour accepter les règles et les consignes |
| Grand besoin de reconnaissance de ses capacités |
| Anxiété, sentiment d’être incompris, mésestime de soi |
| En quête de la compagnie d’enfants plus âgés et des adultes |
| Potentiellement victime de harcèlement |
| Particularités comportement/personnalité |
| Curiosité et questionnement abondant ; élève très observateur |
| Désir de savoir et de comprendre, pas nécessairement d’apprendre |
| Imagination débordante, créativité |
| Préoccupations existentielles en décalage avec l’âge de l’élève |
| Grand sens de l’humour (maîtrise précoce du second degré) |
| Souvent désordonné, travail peu soigné ou perfectionnisme invalidant |
| Participation active parfois intempestive et critique |
| Ennui pouvant aller jusqu’au refus de l’école et à l’état dépressif |
| Capacité à faire plusieurs activités à la fois, donne l’impression de ne pas |
| écouter |
| Agitation, provocation, comportement parfois difficile, gestion malhabile de son |
| agressivité |
| Solitude et isolement, rejet fréquent par ses camarades |
| Réticence face à l’entrainement et la répétition |
| Préférence à travailler seul |
Aucune de ces caractéristiques n’est à elle seule un indicateur de précocité intellectuelle. La conjonction de plusieurs de ces caractéristiques doit attirer l’attention et amener à poser la question d’une éventuelle précocité.
Si nous regardons le premier tableau des particularités cognitives.
De par les particularités suivantes : « Grande facilité de mémorisation – Très bonnes capacités d’abstraction, recherche de la complexité », l’enfant à haut potentiel surinvestit le plus souvent l’outil informatique.
Ce surinvestissement accélère généralement : « Accès rapide au langage oral, vocabulaire riche et varié – Acquisition rapide et parfois spontanée de la lecture – Argumentation permanente, cohérente et pertinente » , mais il peut du coup favoriser le « Décalage entre la production écrite et les performances verbales , les « Difficultés à entrer dans l’écrit (graphisme, écriture malhabile, voire douloureuse)», la « Pensée intuitive : l’élève donne un résultat sans pouvoir l’expliquer », l’ « Irrégularité inexpliquée des résultats».
Le rôle de la pédagogie alternative est de proposer des outils particuliers et attrayants pour aborder l’écrit. Par exemple la mise en place de projets, d’expositions sur des thèmes qui leur sont chers, nécessitant des recherches suffisamment poussées pour les stimuler, avec un rendu obligatoire papier manuscrit, mais mélangeant écriture et expression artistique.
Chaque difficulté rencontrée lors de la réalisation du projet donne lieu à une prise en charge individuelle. L’exposition du document final au public doit permettre à l’enfant à haut potentiel de savourer le dépassement de ces difficultés.
L’ensemble des informations auxquelles l’enfant à haut potentiel est aujourd’hui confronté a également un impact significatif sur les particularités socio-affectives énoncées dans l’article.
Son « Hyperesthésie (perception exacerbée des stimuli extérieurs), ses «Fortes sensibilité et réactivité affective, hyperémotivité » sont mises à rude épreuve et l’enfant à haut potentiel doit être protégé, par un groupe classe restreint, un personnel formé et attentif. Les écoles alternatives ont la possibilité de prendre en compte ces particularités dans l’organisation de leur structure.
Ce personnel encadrant informé, responsable de petits groupes, peut du coup prendre plus facilement en compte leur « Sens aigu de la justice », leur « réaction vive face à l’injustice », leur « Besoin de sens pour accepter les règles et les consignes ».
La pédagogie active et l’apprentissage du travail en autonomie, réalisés dans ces structures à pédagogie différente, sur de petits effectifs, libère des temps à l’encadrant. Ces temps lui permettent de répondre à leur « Curiosité et questionnement abondant ; élève très observateur », à leur « Désir de savoir et de comprendre, pas nécessairement d’apprendre », d’entendre leurs « Préoccupations existentielles en décalage avec l’âge de l’élève », d’encadrer leur « Participation active parfois intempestive et critique », leurs « Agitation, provocation, comportement parfois difficile, gestion malhabile de son Agressivité ». Cela permet aussi de prendre le temps d’apprécier le « Grand sens de l’humour (maîtrise précoce du second degré) » de l’enfant à haut potentiel et sa « Capacité à faire plusieurs activités à la fois, qui donne l’impression de ne pas écouter ».
Le travail en petit groupe avec un encadrant disponible et formé, en mélangeant les groupes de niveau (tout à fait possible dans ces structures) permet alors de palier à leur «Difficulté à acquérir les règles de communication en groupe », à leur « quête de la compagnie d’enfants plus âgés et des adultes. Cela limite la « Solitude et isolement, rejet fréquent par ses camarades » de l’enfant à haut potentiel. Cela permet aussi de travailler leur caractère « Souvent désordonné, travail peu soigné ou perfectionnisme invalidant », leur « Anxiété, sentiment d’être incompris, mésestime de soi »
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La réalisation de projets, mis en valeur au sein de la structure, voir présentés à des publics extérieurs, permettent de valoriser leur « Imagination débordante, créativité », de combler leur « Grand besoin de reconnaissance de leurs capacités », de combattre leur « Réticence face à l’entrainement et la répétition », leur « Préférence à travailler seul ».
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La disponibilité des encadrants permet une prise en charge différente, plus sereine des « Particularités comportement/personnalité », des « Potentiellement victimes de harcèlement », de ces enfants ayant vécu « Ennui pouvant aller jusqu’au refus de l’école et à l’état dépressif »
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